« côté cour »

 


«J’ai tenté une forme contemporaine du paysage, ou encore du ready-made en partant du côté cour de la galerie Duchamp. Pour cela, j’ai rencontré les habitants de l’immeuble voisin, j’ai regardé ses façades et aperçu ses intérieurs.
«L’oeuvre», c’est cet immeuble tout entier avec ses habitants, leurs vies et leurs histoires. Il est juste à côté, vivant et renouvelé en permanence. On peut presque le toucher et pourtant, il nous échappe. J’ai tenté quand même de le représenter, mais il m’a vite regardé comme un étranger voulant lui voler ses secrets.
Il y a quelques années ses habitants n’avaient pas voulu des sculptures de Jacques Asserin en face de ses fenêtres. Je leur ai donc proposé de faire leur exposition à l’intérieur de la galerie en leur demandant leurs souhaites côté cour, un objet à exposer pour chacun des 28 appartements et un choix dans les réserves du musée des Beaux-Arts de Rouen.J’ai donc mélangé les modèles de haute et basse culture en suggérant aux voisins de la Galerie Duchamp de me dire ce qu’il en était du kitsch, «cet art du bonheur», et des modèles originaux du musée. J’ai pu observer que les toiles du musée présentées dans un cadre rustique et sorties de leur lieu continuent à nous regarder, autrement dit qu’elles résistes à leur cadre. Enfin, j’ai ajouté aux objets des voisins de la galerie Duchamp, les objets de mes propres voisins et je me suis rendu compte que l’oeuvre quelle qu’elle soit est toujours un peu autobiographique.»
Bernard Guelton
15 mars 2002

 

Une rencontre

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